Qui est laissé de côté à Madagascar?
TROP DE MONDE, serait la première réponse directe, sachant qu’à Madagascar les trois quarts de la population sont pauvres et que presque chaque année les cyclones, les sécheresses et autres aléas réduisent fortement ou même annihilent les progrès du développement durable.
Et l’avenir semble sombre si l’on considère d’un côté la grande vulnérabilité et faible résilience du pays au changement climatique, de l’autre les prospectives d’un doublement de la population d’ici 2050.
Cette nouvelle étude, réalisée par Fabio Losa du Bureau du Coordonnateur Résident des Nations Unies et Jhonny Mirandraibe de l'Institut National de Statistique de Madagascar sur les données du Recensement 2018, apporte des éléments de réponse supplémentaires, fondés sur des preuves. Il s’agit des facteurs de risque d'exclusion et de l’identification des principaux groupes de laissés pour compte. Ce sont des informations essentielles pour éviter les politiques et solutions de l’arrosoir, mais plutôt de les cibler et les coordonner en faveur de celles et ceux qui sont les plus marginalisé(e)s et exclu(e)s des opportunités de développement et d’épanouissement.
Ce faisant, les résultats de cette étude – réalisée avec l’appui financier et technique de UNFPA - opérationnalisent le principe de ne laisser personne de côté (Leaving No One Behind, LNOB, en anglais) au cœur de l'Agenda 2030pour le Développement Durable, et fournissent un cadre statistique de référence pour des recherches spécifiques, au niveau de chaque groupe, par exemple pour identifier les causes profondes de l'exclusion et s’y attaquer.