Clarisse Razaiarimanana, une journaliste passionnée face au coronavirus
Pour Clarisse Razaiarimanana, 29 ans, le journalisme est un rêve d’enfant. Suivre les actualités a été inculquée chez elle depuis toute petite par son paysan de père. Tous les jours, la famille ne ratait jamais les bulletins d’information de la radio nationale, seule station qui pouvait émettre dans la commune rurale de Vatomandry ou ils vivaient à l’époque. « Je me souviens de nos rendez-vous journaliers en famille pour écouter les éditions de la RNM. Notre père était très strict là-dessus », confesse-t-elle.
Vingt ans plus tard, la voilà face à un grand défi de sa vie : couvrir l’urgence sanitaire liée au coronavirus à Madagascar et relayer les informations à la population. Elle est devenue une journaliste expérimentée assoiffée de nouvelles. « J’adore mon métier. C’est meme devenu une passion. C’est en cette période difficile que je sens vraiment la valeur de ce que je fais pour la population et pour mon pays », explique Clarisse. Elle a déjà couvert l’épidémie de peste à Madagascar en 2017. Une épidémie qui, selon elle, est plus facile à gérer comme la contamination n’est pas si dangereuse que ce nouveau virus.
Clarisse travaille dans une télévision privée de la capitale. Durant cette période d’urgence sanitaire, la chaine travaille en sous-effectif par rotation d’équipe. Pour ses jours de travail, Clarisse bénéficie de matériels de protection comme le masque et le gel désinfectant avant chaque reportage avec une voiture à leur disposition. «Il m’arrive d’avoir peur bien sûr mais la solidarité au sein de notre rédaction m’aide beaucoup à y faire face notamment pour les terrains », explique-t-elle.
Les médias font partie des corps a risque en ce temps de pandémie. Notamment quand ils se trouvent dans des lieux publics comme les gares routières ou dans des quartiers pour couvrir les distributions de vivre ou encore les opérations d’aide sociale. Mais elle essaie toujours de maintenir le 1 mètre de distance avec son interviewe.
Un des anecdotes de Clarisse concernait le reportage qu’elle a fait au CHU Anosiala, prévu pour la mise en quarantaine des passagers venant de l’étranger. Son équipe était parmi les premiers à investiguer sur les lieux après une autorisation au préalable du Ministère. Ils ont été équipés d’équipements de protection individuels. « Je n’avais pas peur lors du reportage mais deux jours après, je toussais un peu et la peur me gagnait mais le médecin m’a rassuré qu’il s’agissait d’une simple grippe »
Clarisse est aussi confinée chez elle pendant ses jours de repos car elle est convaincue que c’est une des meilleures façons pour le pays d’éviter la propagation du virus. Elle n’oublie pas pourtant d’écouter les informations notamment dans les radios pour éviter trop d’écran. Quand elle travaille, c’est une longue journée qui l’attend à partir de 7h jusqu’au 21h mais elle est fière de ce qu’elle fait et de ce qu’elle est devenue. Comme elle vit seule dans la capitale, c’est facile pour elle de se protéger.