Mes priorités ont changé depuis le jour où j’ai eu mes jumelles », Raherimanana Florette, 25 ans
![Stéphanie et ses jumelles](/sites/default/files/styles/hero_header_2xl_1x/public/2020-03/stephanie_et_ses_jumelles.jpg?itok=Z6tc3UuE)
A tout juste 25 ans, Florette a eu le bonheur d'etre maman de deux jumelles. Originaire d'Antsoatany Antsirabe, cette femme paysanne survit tant bien que mal au
Dur dur d’être jeune maman de jumelle mais notre dame l’assume bien. Elle, c’est Raherimanana Florette, une jeune maman qui a donné vie il y a un an a deux adorable jumelles Fandresena Mitia et Sandaniaina Stephanie. Elle a eu la première avec un accouchement normal tandis qu’elle a dû être opérée pour le deuxième bebe suite a une complication. Une aventure inoubliable pour notre jeune maman découvrant la maternité pour la première fois et dans la brousse.
Mais Florette ne s’est jamais souciée de rien et mène une vie tranquille dans son village au milieu de ses cultures, ses fumées de cuisson et ses volailles. Elle nous a accueilli le sourire aux lèvres en nous dégageant une sérénité exemplaire.
Ses journées sont chargées avec ses deux jumelles. N’ayant pas de nounou ni d’aide-ménagère, elle assure tant bien que mal ses tâches ménagères couplées avec la surveillance de ses deux enfants tandis que son mari travaille dans le champ durant toute la journée. La laissant toute seule avec deux bébés.
« Ce n’est pas facile d’être maman surtout d’en avoir deux d’un coup. Mais je n’échangerai mon bonheur pour d’autre », explique Florette en versant le riz qu’elle va cuire pour le déjeuner de la famille.
D’autant plus que les jumelles souffrent de malnutrition chronique. L’une est même atteinte de la malnutrition modérée et a été prise en charge avec l’appui de l’UNICEF. Selon MondineRazafinoro, agent communautaire de nutrition, les bébés ont été très petits dès leur naissance car la grossesse de la maman n’a pas été très bien suivie.
Le bébé a reçu des plumpynut et pour améliorer leur état, elles reçoivent des micronutriments Zaza Tomady. Quant à la maman, elle a reçu des démonstrations culinaires au sein du site communautaire d’Antsoatany et reçoit la visite et le suivi de l’ACN chaque semaine.
Etant une paysanne, Florette n’a pas eu le luxe de connaitre une vie moderne. Ses journées se résument à la recherche de l’eau, la cuisson aux feux de bois, les lessives dans la cour et le poulailler. Chez elle, il n’y a pas de borne fontaine ni de bassin ni même de magasin. Elle devra toujours parcourir des kilomètres pour trouver les besoins basiques pour sa famille : l’eau, le sucre, le savon, le café et meme les allumettes. Ses journées commencent vers 7h et se terminent vers 7h. Sa famille couche tôt comme il n’y a pas d’électricité à la maison. Elle raconte qu’après son mariage, elle a eu l’habitude de manger du manioc, des patates et du maïs et n’a pas eu l’idée de l’importance de la variété des aliments.
Après la visite de l’ACN, elle fait plus attention sur ce qu’elle cuisine pour varier les repas de ses jumelles allant de la soupe de légumes, de fruits etc…Son plus grand souhait c’est de voir ses filles grandir et être en bonne santé pour accomplir leur plein potentile.
Malheureusement, un enfant sur deux atteint de la malnutrition chronique ne pourra pas bénéficier d’un bon développement comme les autres. Leur cerveau est plus lent et leur état plus faible.
Pour la première fois cette année, Florette a assisté à la célébration de la Journée du 08 mars dans son village. «Histoire d’être parmi mes acolytes et de célébrer dans la joie car je suis une maman et je suis une femme », explique-t-elle. Une festivité a été organisée par les femmes d’Antsoatany ce jour-là. Elle y a été conviée. «Pour moi, être maman est plus qu’une bénédiction. Je vis chaque jour heureuse auprès de mes enfants et j’imagine que les autres femmes assument leur devoir aussi », conclut-elle.