Le combat contre la défécation à l’air libre lancé pour 380 000 personnes dans le sud Est de Madagascar
31 janvier 2020
Le projet d’«accélération de l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène à travers des approches communautaires à Madagascar», ambitionne d’améliorer l’état de santé et de survie de 380 000 personnes dans les régions de Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana .
Manakara, 31 janvier 2020
Le projet d’« accélération de l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène à travers des approches communautaires à Madagascar», ambitionne d’améliorer l’état de santé et de survie de 380 000 personnes dans les régions de Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana.
Lancé ce jour à Manakara, ce projet d’un montant de 2,5 millions de dollars financé par l’Agence Coréenne de Coopération internationale (KOICA) et mis en œuvre par UNICEF ciblera 41 communes dans les deux régions qui vont lutter la défécation à l’air libre et assurer la pérennisation des résultats acquis à travers l’assainissement total piloté par la communauté, l’assainissement basé sur le marché, le programme WASH dans les écoles et les centres de santé de base et la promotion de la gestion de l’hygiène menstruelle.
A travers ce programme, 190 000 femmes et 190 000 enfants incluant 10 000 enfants scolarisés vont bénéficier de l’amélioration de leur état de santé et de leur survie. Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana figurent parmi les zones ayant un taux le plus élevé de défécation à l’air libre : plus de 2 personnes sur 3 pratiquent encore la défécation à l’aire libre, soit 1,7 millions de personnes. Selon les résultats de la dernière Enquête nationale sur la situation socio-démographique des ménages (MICS) 2018, moins d’un pourcent de la population des 2 régions ont accès à des services de base d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène. De plus, elles sont les pires régions en termes de lavage des mains avec savon : seulement 5,7% (V7V) et 4,2% (AA) des ménages ont un dispositif de lavage des mains avec eau et savon présentes, contre une moyenne nationale de 23,0%.
Une situation qui affecte l’état nutritionnel et sanitaire de la population des deux régions, souvent exposées aux catastrophes naturelles comme les cyclones et les sécheresses. D’où l’appui de la Corée à travers KOICA qui a signé avec le gouvernement malagasy et l’UNICEF en septembre 2019 pour intégrer 30 nouvelles communes dans le programme d’assainissement de l’UNICEF et 11 communes ayant déjà éliminé la défécation à l’air libre afin d’assurer la pérennisation des résultats acquis et appuyer les ménages à monter dans l’échelle de l’assainissement.
Avant la cérémonie, les autorités présentes dont l’Ambassadeur de la Corée LIM Sang-woo, le représentant du Ministère de l’Eau, Hygiène et Assainissement le Représentant de l’UNICEF Michel Saint-Lot, ont visité la commune d’Ambohitrova, une commune phare dans la lutte contre la défécation à l’air libre dans cette région grâce aux interventions de l’UNICEF. Dans son allocution, l’Ambassadeur de la République de Corée a souligné que « La Corée du Sud, à travers la KOICA et son appui à l’UNICEF est heureuse de participer et d’apporter des moyens pour la réalisation des objectifs posés par le gouvernement Malagasy en termes d’accès en eau potable et d’assainissement. Etant un pays qui a traversé les mêmes défis de développement, il n’y a pas longtemps, la Corée est prête à partager son expérience avec Madagascar et à travailler avec les autorités du pays pour l’émergence de Madagascar. ».
A travers son intervention, l’UNICEF comptera sur la collaboration avec les acteurs locaux pour la contribution à l’économie locale et aussi pour le marketing des matériels en dur plus résistants aux aléas climatiques. Les entrepreneurs locaux vont assurer la vente et les installations des latrines améliorées. Quant à la gestion de l’hygiène menstruelle, des groupes de femmes vont aussi travailler pour la confection et vente des serviettes hygiéniques lavables.
« Aujourd’hui, nous avons une feuille de route nationale qui nous guide dans l’atteinte des objectifs par région en termes d’assainissement, et l’UNICEF avec l’appui de KOICA est prêt à appuyer le gouvernement à faire face à ce grand défi. Nous nous retroussons les manches aujourd’hui pour travailler avec les leaders, mères, enseignants, médecins, enfants dans les 41 communes pour assurer un avenir plus sain dans leurs communautés », a mentionné Monsieur Michel Saint-Lot, Représentant de l’UNICEF à Madagascar.
Les habitudes changent au niveau des communautés. Comme en témoignent Sarah et Perlin qui se lavent les mains systématiquement après avoir été aux toilettes.
Pélagie Raveloarisoa, leader de l’association des femmes Mahatsinjo de Vondrozo Farafangana, qu’elles ont créé un champ d'arbres fruitiers sur la place où l'on déféquait avant et nous avons de bonnes récoltes.