Le Système des Nations Unies (SNU) à Madagascar a organisé une conférence de presse sur ses actions phares au cours du premier semestre. Tous les organes de presse ont été invités à cette première rencontre des membres de l'Equipe-pays des Nations Unies avec les médias et de nombreux journalistes ont répondu présents.
Quatre grandes thématiques ont été abordées : la première sur les réponses du SNU au cyclone Enawo, la seconde sur les réponses du SNU à la sécheresse dans le Sud, la troisième concerne la santé et la quatrième l'appui aux institutions, la paix et les droits humains.
Les questions posées par la presse ont été nombreuses, touchant les thèmes de la campagne de vaccination, du processus électoral, de la réponse du Système des Nations Unies face aux urgences dans le Sud et enfin de la lutte contre la corruption.
Concernant la réponse au cyclone Enawo, le financement humanitaire est actuellement couvert à 72% (sur les 18,5 millions USD demandés dans le Flash Appeal). Un nouvel appel sera lancé pour combler le gap. Le SNU a déclaré que le suivi se fait avec les acteurs sur place et il y a des rigueurs quant à la distribution des dons aux bénéficiaires. Par ailleurs, de nombreuses contributions en nature ont été reçues directement de la part des partenaires et du secteur privé. Rappelons que les interventions des agences du SNU concerne les secteurs agriculture et sécurité alimentaire, eau, hygiène et assainissement, nutrition, santé, protection et relèvement précoce. La visite de suivi de haut niveau conduite conjointement par le gouvernement et les membres de l'Equipe humanitaire pays dans le Nord-Est (la zone la plus touchée) au mois de juin dernier, a montré que les populations concernées et les autorités locales sont satisfaites de l’assistance humanitaire apportée pendant les trois premiers mois.
Les interventions du SNU dans le Sud sont axées sur l'agriculture et la sécurité alimentaire, la nutrition, la protection sociale, l'éducation, la santé, l'eau, l'hygiène et l'assainissement, le relèvement et la communication pour le développement. Le transfert monétaire a intéressé particulièrement les médias. C'est un système qui est mis en place avec la Banque Mondiale et le FID pour cibler les familles les plus vulnérables afin qu'elles puissent survivre et répondre aux cas de pauvreté extrême. Le PAM a souligné le rôle que joue l’antenne du Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) dans le Sud dans la coordination, ainsi que l'importance de l'utilisation des rapports de situation pour être à jour. De plus, les priorités définies avec le gouvernement pour le projet de stabilisation du grand Sud sont au nombre de trois : la réinsertion des" dahalo" repentis, l'appui à la restauration de l’autorité de l’Etat et l'appui au mécanisme de réponse villageoise en matière sécuritaire.
En ce qui concerne la santé, la Représentante de l'OMS a fait un plaidoyer pour que les medias jouent un rôle de médiateur et sensibilisent la population pour la vaccination des enfants. Plus il y a une forte immunité de groupe, plus tout un chacun se sent protégé. Certes, la vaccination nécessite beaucoup de fonds mais c'est une nécessité pour sauver des vies. L'UNICEF et l'OMS ont rassuré tout le monde qu'il n'y a pas de risque d'overdose. Par contre la condition de conservation des vaccins est requise. La répétition des doses de vaccins assure l'immunisation de la communauté et qu'un enfant non vacciné augmente le risque de contamination. La conservation des vaccins est très importante mais doit suivre une norme selon l'OMS. "Jusque-là, nous n'avons connu de cas lié à la mauvaise conservation des vaccins mais nous faisons toujours le suivi. Nous avons entendu à travers la presse la dotation d'équipements solaires pour les centres de santé, nous allons suivre de près cela car tout mode de conservation doit suivre les normes de consignes de l'OMS", a déclaré la Représentante de l'OMS.
La thématique Paix et appui aux institutions a couvert l'appui au processus électoral, la lutte anti-corruption et la traite des personnes. Au niveau du SNU, le PNUD est lead parmi les partenaires pour appuyer les élections. "Nous faisons de notre mieux pour assurer ce rôle et renforcer les capacités des acteurs pour répondre aux conditions requises pour tenir les élections", a déclaré Mme Violette Kakyomya, Coordonnateur résident du Système des Nations Unies, en réponse aux questions des journalistes.
Concernant la lutte anti-corruption, l'appui du SNU au Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) concerne l'appui matériel et le renforcement de capacités ainsi que l'appui aux activités de mobilisation de ressources. Le SNU poursuivra le plaidoyer en matière de lutte contre la corruption. La corruption n’est pas un problème unique à Madagascar, elle existe aussi dans d’autres pays d’Afrique. Par ailleurs, les discussions sur le niveau d’indépendance entre les institutions vont encore se poursuivre.
Toutes les actions du SNU sont décrites dans le cadre de coopération avec Madagascar dénommé UNDAF ou Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (couvrant la période 2015 à 2019), qui est géré par un Comité de pilotage sous la tutelle du Ministère de l’économie et du plan.
L’objectif de la conférence de presse était de renforcer les liens entre le Système des Nations Unies et la presse car le rôle des médias est important dans le développement et le renforcement du travail mené par le SNU. Ainsi, en dehors des "press club", le Système des Nations Unies prévoit d'organiser deux conférences de presse par an. La seconde aura lieu à la fin de l'année 2017.