Un projet de l’UNESCO stimule l’agriculture et la conservation des ressources à Madagascar
Avant la mise en œuvre du projet BIOCOM (Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles pour le développement communautaire
Avant la mise en œuvre du projet BIOCOM (Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles pour le développement communautaire intégré dans les parcs nationaux de Madagascar), Jaona Solo et les autres habitants autour du Parc National d’Andohahela étaient confrontés à un problème majeur: l’insuffisance d’eau pour l’irrigation de leurs terres.
Le défi de l'insuffisance en eau
« Je dispose de 5 hectares de terres cultivables, mais en raison de la pénurie d’eau, je ne pouvais exploiter que les 3 hectares. Avec une production de moins de 500 Kg, les rendements étaient insuffisants. Nous étions obligés de recourir à d’autres activités pour assurer nos besoins. Nous comptions beaucoup sur les ressources de la forêt, au détriment de la préservation de ses ressources : culture sur brûlis, coupe de bois, » raconte Jaona, 56 ans, agriculteur résidant le fokontany de Erara, Commune Rurale Isaka-Ivondro, Ville Fort-Dauphin, Région Anôsy, Madagascar. « Pendant la saison de sèche, je n'arrivais pas à subvenir aux besoins de ma famille. Actuellement, non seulement, j'arrive à subvenir à nos besoins mais la revente d'une partie de mes récoltes m'a permis de rénover le toit de ma maison. Et il nous reste encore de quoi vivre jusqu'à la nouvelle récolte. »
Une solution durable : le barrage et le reboisement
L'intervention de l’UNESCO à travers le projet BIOCOM, avec le soutien financier de l’agence coréenne de coopération internationale KOICA, a marqué un tournant pour Jaona et sa communauté. La construction d’un barrage d'irrigation dans le village a solutionné les problématiques liées à l’irrigation, augmentant la superficie des terres irriguées, passant de 16 hectares à 41 hectares. Ce changement a bénéficié directement à 58 ménages, augmentant leur possibilité de rendement jusqu’à 6 tonnes.
En parallèle, le projet a mis en place un programme de reboisement en amont du barrage pour protéger la source d'eau contre la déforestation et préserver l'écosystème environnant. De plus, une association de gestion du barrage a été créée, dont Jaona est actuellement le Vice-président. Les membres reçoivent des formations sur l'entretien des canaux d’irrigation et du barrage, ainsi qu'un appui pour une riziculture améliorée.
L'impact du barrage va bien au-delà de l'amélioration des rendements agricoles. Jaona est devenu un fervent défenseur de la nature en encourageant les efforts de reboisement. Sa femme est toute aussi active, elle assure l’entretien de la pépinière installée dans leur village, soulignant l'engagement familial envers la conservation.
Le projet BIOCOM
Le projet BIOCOM, (Conservation de la Biodiversité et Gestion Durable des Ressources Naturelles pour le Développement Communautaire Intégré dans les Parcs Nationaux de Madagascar), avec le soutien de la République de Corée par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), a pour l’objectif principal la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles pour le développement communautaire intégré dans les Parcs Nationaux de Madagascar. Ces parcs, notamment le Parc National de Marojejy et du Parc National d'Andohahela, situés dans les forêts humides de l’Atsinanana inscrites à la Liste du patrimoine mondial en péril depuis 2010 à cause des diverses pressions anthropiques auxquelles ils sont confrontés. Le projet vise également à préserver le paysage protégé de la Montagne des Français, garantissant ainsi la pérennité de ces espaces naturels d'une importance exceptionnelle.