L'ONUDC promeut le rôle de l'éducation et de l'autonomisation des jeunes dans la lutte contre la corruption en Afrique
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La Ressource mondiale pour lutter contre la corruption par l'éducation et la responsabilisation des jeunes (GRACE) est une initiative de l'ONUDC qui vise à promouvoir le rôle de l'éducation et de la responsabilisation des jeunes dans la prévention et la lutte contre la corruption. Adoptée à la suite de la Déclaration politique contre la corruption par l'Assemblée générale en juin 2021, l'initiative contribue à promouvoir une culture du rejet de la corruption tout en reconnaissant le rôle des jeunes en tant qu'acteurs de changement dans la création d'une atmosphère d’intolérance à l'égard de la corruption à tous les niveaux de la société.
Développée dans la suite directe des initiatives Education for Justice (E4J) et Anti-Corruption Academic (ACAD), l'initiative Grace repose sur trois piliers : l'enseignement primaire et secondaire, la recherche universitaire et académique, et la responsabilisation des jeunes. Pour atteindre les objectifs du programme, l'ONUDC travaille avec différents organismes : les autorités nationales en charge de la lutte contre la corruption, les ministères en charge de l'éducation, les professeurs d'université et, surtout, la jeunesse.
Dans le cadre de ces engagements, une conférence GRACE s'est tenue à Nairobi les 19 et 20 juin 2023 afin de promouvoir le dialogue et les efforts régionaux pour développer le programme de lutte contre la corruption en Afrique. Réunissant des représentants d'organisations de la société civile, de la jeunesse et du monde universitaire, l'événement organisé par les équipes de l'ONUDC visait, entre autres, à renforcer les échanges entre les bureaux régionaux de l'organisation situés en Afrique de l'Est, Afrique du Nord et du Sud, ainsi qu'en Afrique de l'Ouest.
Plus de 30 participants venus d'Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Burundi, de la Côte d'Ivoire, d'Égypte, d'Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Liberia, du Nigeria, de Somalie, d'Ouganda, de Tanzanie et du Zimbabwe se sont réunis à Nairobi pour discuter des recommandations sur la manière dont les acteurs de la société civile africaine peuvent jouer un rôle plus important dans la mise en œuvre de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC).
Madagascar était représenté au cours de l'événement par Juana Malalasoa, membre de Transparency International Initiative MG. Responsable du projet MALINA depuis 2021, Juana Malalasoa travaille quotidiennement avec un réseau de journalistes d'investigation pour produire des articles et des films dénonçant les opérations de corruption à grande échelle à Madagascar. Elle soutient également les clubs FONGOTRA, des clubs anti-corruption mis en place dans les écoles et les universités du pays. Dans ce contexte, Juana Malalasoa contribue à défendre des valeurs d'intégrité et de transparence auprès de la jeunesse malgache à travers des projets et des activités citoyennes.
À propos de sa participation à l'événement, Juana Malalasoa déclare : "La conférence GRACE à Nairobi a été très instructive et inspirante pour moi, car j'ai rencontré d'autres activistes, surtout des jeunes, qui font tout leur possible pour lutter contre la corruption dans leurs communautés respectives à travers des idées toutes plus innovantes les unes que les autres. De plus, les différentes discussions ont ouvert de nouvelles perspectives pour améliorer la lutte contre la corruption à Madagascar".
Selon l'Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International, Madagascar est classé 142ème sur les 180 pays étudiés par l'ensemble des sections nationales de Transparency International. Selon l'ONG, trois raisons principales expliquent la stagnation du score de Madagascar sur ce baromètre, malgré les progrès réalisés au niveau institutionnel. Tout d’abord, un manque d'investissement de l'Etat dans la lutte contre la corruption (LCC). En second lieu intervient la persistance de l'impunité, due aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées ; couplée à une instrumentalisation récurrente de la justice à des fins politiques. Enfin, l'absence de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar dans le cadre de la LCC, par exemple à l’échelle de l'application des dispositions de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC).
"La corruption est actuellement pratiquée partout à Madagascar, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, et est devenue une culture dont certaines personnes ne peuvent se défaire", explique l'activiste Juana Malalasoa.
Grâce à l'initiative GRACE, l'ONUDC vise à sensibiliser ces partenaires aux outils disponibles pour lutter contre la corruption, tout en leur permettant d'optimiser leurs connaissances ainsi que leurs compétences afin de mieux comprendre comment combattre la corruption et les comportements contraires à l'éthique.
"A travers la conférence, le rôle de la société civile, des universités et des associations de jeunes a été particulièrement souligné afin de sensibiliser et toucher la conscience collective pour que la société exige de la transparence dans la gestion du problème de la corruption par l'Etat malgache et mette fin à la culture de l'impunité qui sévit actuellement partout", rappelle Juana dans le cas de Madagascar.
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