Crise alimentaire dans le Sud de Madagascar : Le système des Nations Unies multiplie les appels à la mobilisation internationale
28 décembre 2022
1,6 million� Tel est le nombre de personnes qui sont confrontées à une situation de grande détresse à cause de la crise alimentaire dans le Sud de Madagascar.
1,6 million. Tel est le nombre de personnes qui sont confrontées à une situation de grande détresse à cause de la crise alimentaire dans le Sud de Madagascar. Un chiffre alarmant qui risque encore d’augmenter si les interventions ne sont pas intensifiées. Malgré les nombreuses interventions des différents acteurs humanitaires dont les agences des Nations Unies, le
défi reste de taille. Durant ces deux dernières années, la sècheresse s’intensifie dans cette partie de la Grande île. La pluie s’est faite très rare aussi bien pour la saison 2019 – 2020, qu’en 2020 – 2021. Pour la période des récoltes de mai à juin 2020, par exemple, la population n’a pu cueillir la moindre production agricole faute de pluie. Par conséquent, quelques 554 000 personnes ont été en proie à une insécurité alimentaire sévère jusqu’en septembre 2020.
Malgré les interventions d’urgence menées sur le terrain, la condition humanitaire du Grand Sud s’est empirée à la suite d’une sècheresse plus intense qui a frappé la région entre le mois d’octobre 2020 et janvier 2021. En effet, une forte diminution des précipitations, soit moins de 50% par rapport aux normales pendant la saison pluvieuse, a été observée.
Du coup, le phénomène de grande sècheresse a gagné de l’ampleur en l’espace d’un an. D’après le bulletin de sècheresse de l’UNICEF, près de 69% du Grand Sud est sujet à une sècheresse extrême en janvier 2021 contre 6% en janvier 2020.
Parler de sècheresse et d’absence de pluies impliquent forcément un problème d’eau mais surtout une grande perte agricole pour les habitants. Au moins trois districts allaient subir de plein fouet les impacts de cette situation catastrophique. Une évaluation préliminaire réalisée conjointement par le PAM, la FAO, le BNGRC et le Ministère de l’Agriculture en février
2021 laissait présager des pertes de récoltes allant jusqu’à 60% par rapport à la moyenne quinquennale.
A l’absence de pluies s’ajoutent d’autres fléaux tous aussi dévastateurs comme l’arrivée des chenilles dans les régions légionnaires et les criquets qui rongeait les cultures, ou encore les tempêtes de sables, l’épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift dans les régions Atsimo Andrefana et Antsinanana.
Face à cette situation, le Système des Nations Unies à Madagascar multiplie les appels à la mobilisation internationale. Dans cette optique, un nouveau « Flash Appeal » a été lancé par le Coordonateur Résident du SNU, Issa SANOGO. Cet appel éclair révisé sollicite un besoin de 154,8 millions d’USD supplémentaire.
Un montant qui sera nécessaire à la mise en œuvre d’actions immédiates destinées à sauver des vies, restaurer les moyens de subsistance et renforcer la résilience des communautés touchées par la sècheresse.