Témoignages sur violences basées sur le genre
Les violences basées sur le genre demeurent un problème majeur auquel les femmes sont confrontées à Madagascar.
Les violences basées sur le genre demeurent un problème majeur auquel les femmes sont confrontées à Madagascar. Le Sud n’est pas épargné par ce phénomène qui apparait sous différentes formes: violences physiques, violences économiques et violences psychologiques. Quelques témoignages de victimes qui ont pu se relever malgré les faits de violence qu’elles ont subi montrent l’efficacité de l’accompagnent offert par les agences du système des Nations Unies dont l’UNFPA avec ses partenaires.
« Mon petit ami me donnait des coups alors que j’étais enceinte »
« J’étais étudiante et j’avais un petit ami. Je suis pourtant tombée enceinte et mon petit ami m’a abandonné. Il m’a aussi frappé. Je me suis alors confiée à ma mère qui m’a amené au chef fokontany. Ce dernier nous a conseillé de rejoindre le centre d’écoute », témoigne une jeune mère. Elle figure parmi les nombreuses bénéficiaires du Centre d’écoute. D’après les explications de l’animatrice du centre d’écoute d’Ambovombe, cette jeune femme avait bénéficié de prises en charge médicale. Le petit ami, auteur de violence a également été convoqué. «L’affaire a été réglée au niveau du centre et il n’y a pas eu besoin d’aller en justice. L’homme a accepté de pays une pension alimentaire à la petite », explique l’animatrice.
« Mon mari a cessé de me donner de l’argent »
« Je suis mariée mais mon mari ne me donnait pas d’argent. C’est alors que j’ai décidé de venir au centre pour demander des conseils », explique une autre mère de famille. Suite à ses doléances, son mari a été convoqué et a été conseillé. Elle a aussi bénéficié de formation en vue de son autonomisation pour ne plus dépendre de son mari.
Propos du Coordonnateur Résident, Issa SANOGO
« La violence économique est une question délicate. Dans la majorité des cas, la femme dépend économiquement de son mari », constate le Coordonnateur résident des Nations Unies, Issa SANOGO. C’est justement pour cette raison que les femmes, sujettes à de la violence financière, sont orientées vers le chemin de l’autonomisation. Elles reçoivent alors des formations qui leur permettent de créer leurs propres activités.
La mise en place et l’opérationnalisation du centre d’écoute à Ambovombe s’intègre dans le 4ème volet
du projet « Fagnavotse » qui reçoit l’appui technique et financier de l’UNFPA pour lutter contre la violence basée sur le genre (VBG). Ce volet implique, entre autres, la référence et l’accompagnement médicaux ou encore l’accompagnement judiciaire, si besoin est, des victimes de Violence basée sur le Genre.
Appui des partenaires
Dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre, le système des Nations Unies à Madagascar sollicite la coopération des partenaires techniques et financiers. Les activités menées ensemble à travers l’UNFPA s’articulent autour de plusieurs actions : l’information, la sensibilisation sur les VBG ainsi que la vulgarisation sur les droits des femmes. D’autres partenaires se sont aussi alliés à cette cause, à l’instar du gouvernement du Norvège dont l’appui financier a permis d’informer et de sensibiliser 568 personnes dans 8 Fokontany et de prendre en charge 401 survivantes. 26 bénéficiaires ont aussi été formées et dotées de kits de démarrage d’activités génératrice de revenus comme la cuisine et la pâtisserie. Une aide financière du CERF a également permis de sensibiliser 578 personnes dans les 40 Fokontany par les 20 relais communautaires formés mais également d’assurer la prise en charge psychosociale, l’orientation et l’accompagnement médicale et judiciaire de survivantes de VBG. 105 victimes de VBG ont ainsi pu bénéficier d’une réinsertion sociale
et économique.
La lutte contre les violences basées sur le genre concerne toutes les parties prenantes. Des groupes d’hommes ont été sensibilisés sur le sujet afin de pouvoir changer le comportement de leurs pairs.