Régions Androy et Anôsy : La population caresse l’espoir d’un avenir sans faim !
Il est questiondes régions Androy et Anosy, les plus touchées par la sécheresse causée par le changement climatique.
Deux régions de Madagascar où le changement climatique fait des ravages. Deux régions où la sècheresse sévit. Deux régions où la population souffre de malnutrition chronique. Mais aussi, deux régions où, malgré tout, l’espoir est encore permis car elles disposent de plusieurs atouts. Il est question des régions Androy et Anosy, les plus touchées par la sécheresse causée par le changement climatique. A lasècheresse et ses aléas s’ajoutent les effets négatifs de la pandémie liée à la COVID19 et l’insécurité dans certains endroits du Grand sud, qui ont exacerbé la situation humanitaire devenue critique.
La sècheresse s’est prolongée jusqu’à la fin de l’année 2021, retardant ainsi le démarrage de la campagne agricole et compromettant les prochaines récoltes. L’analyse de classification intégrée des phases (IPC) de décembre 2020 révèle que 1,15 millions de personnes risque de virer vers les phases « Urgence et Crise », dont 135�476 d’enfants de 6 à 59 mois en
situation de malnutrition aigüe, et 27134 en situation de malnutrition aigüe sévère pour la période allant de janvier à avril 2021. La situation en avril 2021, a montré que pour la première fois, des poches de phase 5 de l’IPC (Integrity-food security-Phase Classification) ou « Catastrophe » ont été enregistrées.
Cette situation touche en particulier les districts d’Amboasary, de Bekily, de Tsihombe, et de Beloha. Le Plan de Relèvement et Résilience du Grand Sud, se distingue parmi les programmes de riposte qui traduit l’engagement du gouvernement et des partenaires pour faire face à cette situation alarmante. Un plan qui, entre autres objectifs, vise à renforcer et maximiser dans l’immédiat les efforts mis en œuvre dans la réponse d’urgence ; réduire l’exposition future aux aléas et contrôler la dégradation de l’environnement; redémarrer les activités économiques et relancer le Grand Sud sur la voie du développement ; renforcer et promouvoir le relèvement institutionnel et social pour améliorer la gouvernance et réduire la vulnérabilité du Grand Sud face à l’insécurité et aux inégalités.
Devant les urgences, les crises croissantes et alarmantes, le Gouvernement a sollicité les partenaires pour accompagner les mesures de développement avec les solutions humanitaires spécifiquement dans la région Androy.
Des potentiels à exploiter
Différentes sources s’accordent à dire que la région Androy est considérée comme la région la plus pauvre de Madagascar, enclavée et dépourvue de système éducatif adéquat. Une pauvreté caractérisée essentiellement par un faible capital humain, une vulnérabilité extrême, un important déficit alimentaire, un faible moyen de production et un niveau élevé de
malnutrition chronique parmi les enfants de moins de 5 ans. Le système des Nations Unies à Madagascar inscrit dans ses priorités le renforcement des moyens de subsistance durable pour la résilience communautaire de la population. La solution proposée dans ce sens couvre différents domaines de développement dont l’agriculture, l’éducation, la santé, l’eau, le travail décent tout en renforçant la gouvernance locale.
Les activités des habitants de cette partie sud de l’île sont majoritairement liées à l’agriculture bien que la production reste insuffisante. Pourtant, le potentiel agricole existe et des filières prometteuses peuvent être développées pour générer des revenus supplémentaires aux producteurs. Dans cette région fertile mais désavantagée par son climat, le principal défi est d’inverser la pauvreté et contribuer à renforcer la résilience des populations à travers les activités du programme conjoint qui vont leur permettre d’accroître leur revenu, d’assurer l’accès aux produits alimentaires, notamment en période de soudure et de valoriser et commercialiser les produits agricoles.
Insécurité et mauvaises conditions sociales
Malgré les différentes potentialités de la région, l’Androy fait encore face à de nombreux défis dans tous les secteurs. D’abord, le faible accès de la majorité de la population aux services sociaux de base comme les centres de santé, les infrastructures d’hygiène et d’assainissement, l’eau potable, entre autres. A cela s’ajoute la persistance du travail des enfants 30% pour le district de Tsihombe et 20% à Beloha et le faible taux d’accès à l’éducation qui augmente le phénomène mendiant des enfants de 4 à 10 ans dans tous les districts. La région enregistre également un taux important de déperdition scolaire qui affecte 31% des ménages ainsi qu’un faible niveau d’alphabétisation.
Les actions initiées par le Gouvernement avec l’appui des partenaires, n’ont pas encore suffit à éradiquer l’insécurité qui continue de sévir dans le sud et rajoute une préoccupation supplémentaire aux habitants. L’enclavement et la détérioration des infrastructures font que les villages et fokontany demeurent isolés. Un isolement qui favorise les actes de banditisme et les attaques de Dahalo. La majeure partie de la population dans la région Androy réside en milieu rural et vit de l’agriculture.
Elle est jeune, peu formée et occupe des emplois peu qualifiés. Malgré les problèmes d’enclavement et de sècheresses d’Androy, les habitants de cette région exploitent ce qu’ils possèdent afin d’améliorer leur revenu et leur niveau de vie malgré leur faible niveau d’instruction et les chocs économique et climatique qui les affectent. Pour preuve, leurs terres fertiles sont déjà travaillées, prêtes pour la culture et n’attendent que la tombée de pluie qui se raréfie ou qui rate la saison des récoltes. La superficie déjà cultivée dans cette région est de 44 873 ha soit 30% de la totalité de la superficie cultivable (149 581 ha). Par conséquent, les 70% de la superficie de terres cultivables à Androy représentent une grande opportunité pour ses habitants en termes de développement de l’emploi rural. Elle est aussi reconnue par ses ressources minières. En outre, elle dispose d’un potentiel naturel et l’appui conjoint apporté par le SNU permettra à la région d’Androy d’accroître l’accès aux produits alimentaires et de renforcer la résilience des populations.
Behara, une commune intégrée sur la voie de la résilience
La commune de Behara, dans le district d’Ambovombe s’achemine vers la résilience. C’est l’une des localités où les habitants sont confrontés à une malnutrition aigüe. Behara est considéré comme un site intégré qui regroupe plusieurs activités menées de concert par les agences des Nations Unies. Le PAM y mène des actions de distribution de rations alimentaires par ménage et parallèlement, l’UNFPA dirige les activités liées aux services de consultation prénatale et obstétrique ainsi qu’à la sensibilisation sur les violences basées sur le genre. Pour ce faire, une clinique mobile a été mise en place dans la commune avec les équipements médicaux nécessaires. Des médecins sont également à la disposition des
femmes enceintes qui y effectue des consultations prénatales. Ces dernières bénéficient aussi de kits d’accouchement. Chaque kit contient entre autres une serviette, des vêtements pour le nouveau – né ainsi que des fournitures destinés à l’hygiène et la toilette de la mère. L’OMS et la FAO viendront s’ajouter dans le domaine de la santé et l’agriculture pour renforcer la résilience.
Le Coordonnateur Résident des Nations Unies à Madagascar fait appel aux donateurs et aux acteurs humanitaires en vue de continuer à fournir ces types d’assistance intégrée de manière systématique. Dans cette optique, le système des Nations Unies souhaite éradiquer définitivement le « Kere » en fixant plusieurs objectifs à savoir rassembler le maximum
de services, avoir le maximum d’impact, aller au-delà de la réponse d’urgence et se mettre sur la voie de la résilience, consolider les acquis des interventions.