Lutte contre la famine (Kere) dans le Sud : Les ménages orientés vers le chemin de l’autonomisation
27 décembre 2022
Survivre de la famine constitue un défi quotidien
pour une grande partie des ménages dans le Sud
de Madagascar.
Survivre de la famine constitue un défi quotidien pour une grande partie des ménages dans le Sud de Madagascar. Afin de sortir du cercle infernal de la sècheresse et la famine, les familles sont réorientées vers des activités de subsistance qui leur permettent à la fois de trouver de la nourriture mais également d’avoir un peu de source de revenu.
A part le traditionnel élevage bovin, d’autres activités génératrices de revenus comme la pisciculture sont proposées pour améliorer les conditions de vie de la population locale.
Au cours d’une visite conjointe dans la zone de Betroka, la délégation du système des Nations Unies a pu voir et échanger avec les bénéficiaires concernant l’impact de la sécheresse sur l’économie de la zone et par conséquent, sur les projets PBF. La délégation a pu faire le tour des bassins piscicoles ainsi qu’un fumoir à Ambarata. 500 Ménages vulnérables et dans une situation d’insécurité ont bénéficié du projet piscicole dans cette zone En disposant des moyens nécessaires pour se nourrir et gagner de l’argent, les ménages sont moins enclins aux actes illicites qui sont sources d’insécurité dans cette partie de l’île.
Accompagnement
Les activités du projet consistent à un accompagnement des bénéficiaires depuis la formation à la pratique de la pisciculture, ainsi qu’à la vente de poissons et ses produits dérivés. Toutes les ressources nécessaires ont été mises à disposition pour la création de site piscicole, l’empoisonnement des alevins, le suivi et l’encadrement technique tout en long du processus de production la commercialisation,
des poissons frais, la prospection des marchés et la commercialisation, la réhabilitation du marché de poisson de Betroka et dotation en équipement pour la conservation des produits, depuis la collecte dans les sites piscicoles jusqu’au marché en passant par le transport. Maintenant, les acteurs de la chaîne (collecteur/livreur et vendeur) sont regroupés dans
une association.
Les pisciculteurs se sont pourtant confrontés à de nouveaux problèmes. L’absence de pluies liée au changement climatique a eu un impact négatif sur
la pérennité des sources d’eau et plusieurs bassins se sont asséchés. Ce qui a conduit à une baisse de la production par rapport aux prévisions. Cela s’est répercuté sur la fréquence d’utilisation des fourneaux de transformation. En guise de solution, un encadrement supplémentaire des groupements de pisciculteurs est nécessaire pour qu’ils puissent faire face à la sécheresse tout en étant capable d’augmenter leur production et conquérir des marchés plus compétitifs après la transformation des produits frais.
Argent contre travail
A ces activités génératrices de revenus s’ajoutent une activité d’Argent contre Travail (ACT) conçue après l’avènement du Covid-19 et la persistance du kere dans le Sud de Madagascar. En contrepartie d’une somme d’argent, les bénéficiaires s’attèlent à des travaux de creusage d’un canal d’irrigation pour la culture des champs qui, sur le long terme,
permettra d’augmenter la production agricole. Pour une meilleure appropriation du projet, les travailleurs ont proposé leur apport en moellon, sable etc…, et le salaire des mains d’œuvres. « En creusant le canal ensemble, non seulement on est sûr de l’augmentation du rendement agricole mais en même temps, nous incitons la communauté à la cohésion sociale, à la solidarité », a affirmé un bénéficiaire. « L’argent que nous gagnons dans ce projet nous permet de gagner notre vie en investissant dans la culture maraîchère,
des légumes, du riz… », renchérit une mère de famille. Avoir une nourriture suffisante, pouvoir vendre pour avoir de l’argent, tels sont les objectifs de la population bénéficiaire de ce projet à Iritsoka -Ambalasoa. Pourtant, le Représentant de la FAO a avancé qu’« il faut d’abord nourrir les enfants et les femmes avant de vendre ». En effet, l’augmentation de la production permet de satisfaire le besoin en nourriture et par ricochet, diminuer l’insécurité car si les gens peuvent manger, ils ne cherchent plus à voler.
Une population de 1900 personnes (500 ménages) bénéficie de cette activité et 400 autres bénéficiaires pourront cultiver après l’aménagement du canal. Pour le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies à Madagascar , toutes les opportunités qui existent en matières d’autonomisation de la population à travers les Activités Génératrices de
Revenu sont à exploiter : « Il y a beaucoup d’initiatives qui ont été prises et qui sont sur la bonne voie, nous allons travailler à ce que ces initiatives donnent encore plus de résultats, qu’on renforce la synergie entre nous le Système des Nations Unies et le Gouvernement puisque nous sommes là pour appuyer les efforts du gouvernement d’autant plus que c’est une zone stratégique en matière de sécurisation, de couverture et de développement pour le gouvernement, donc nous devons à travers ce que nous faisons, nous inscrire dans cette même logique. L’autre aspect sur lequel nous pouvons travailler c’est, par exemple, les AGR, ensemble en tant que SNU nous devons continuer à travailler sur le suivi et l’accompagnement de ce qui a été réalisé et l’exploration de ce qui peut être réalisé pour qu’on fasse encore mieux ».