Passage du cyclone Batsirai à Mananjary (Sud – Est de Madagascar) : Dans une situation insolite, une petite famille de sinistrés se bat au quotidien pour survivre.
09 février 2022
Joséphine et sa petite famille ont choisi de se refugier à la salle de fête de Mananjary en attendant l'arrivée des aides.
Dans une situation insolite, une petite famille de sinistrés se bat au quotidien pour survivre. Ils ont élu domicile au « Tranompokonolona » ou salle de fête de Mananjary un site d’hébergement censé accueillir les sinistrés mais gravement endommagé par le Cyclone Batsirai. Sinistrés depuis la nuit du samedi 5 février, date du passage du cyclone Batsirai dans ce district du Sud – Est de Madagascar, ils ont choisi de ne pas rejoindre les autres sites d’hébergement déjà surpeuplés et par crainte des épidémies. Ils, c’est Razafimamonjy Nirisoa Joséphine et sa petite famille. Cette femme d’une quarantaine, occupe les lieux avec ses 7 enfants, son beau-frère et son épouse et leur fille.
Bien que le « Tranompokonolona » ait également été décoiffé par le cyclone, cette petite famille composée de 11 personnes a préféré y rester en attendant les aides. « Nous n’avons pas d’endroit où aller car les domiciles de nos proches sont tous également endommagés. En plus, les sites d’hébergement sont déjà plein à craquer et nous avons peur de nous mélanger avec les autres sinistrés car le risque est élevé en cette période de pandémie. Comme nous sommes restés seuls à cet endroit, notre famille n’a pas été recensée parmi les bénéficiaires d’aides », confie Joséphine. Réfugiés dans un petit coin de la salle qui faisait apparemment office de scène en béton, les membres de cette petite famille ont pu survivre grâce au peu d’argent qu’ils ont pu emporter au moment de quitter leur domicile. Ils ont ainsi pu acheter quelques provisions dont du riz essentiellement.
Joséphine, qui a tout d’une femme battante, essaye de faire face à cette situation de sinistre comme elle peut. Elle se charge d’aller chercher de l’eau pour approvisionner sa famille. Aujourd’hui, elle et sa famille sont en détresse car ils n’ont presque plus rien à se mettre sous la dent. A défaut de nourritures suffisantes, ces sinistrés jettent leur dévolu sur des fruits à pain pour se rassasier.
Réponses des Nations Unies
En cette période post – cyclonique, les autorités gouvernementales et locales fournissent tous les efforts pour identifier les sinistrés qui ne sont pas encore intégrés dans les sites d’hébergement. Le district de Mananjary compte au total une quinzaine de sites d’hébergement. Parmi eux, l’EPP de Masindrano qui a également été endommagée à la suite des vents violents et des fortes pluies cycloniques. Du coup, seul un bâtiment avec deux salles de classe a pu être aménagés pour accueillir les sinistrés. La directrice de l’école souhaite le retour à l’école le plus rapidement possible pour pouvoir assurer le programme pour l’année scolaire. Mais la reprise des cours reste incertaine à cause de la destruction des table-bancs et des toitures des salles de classe. Pour l’immédiat, le SNU à travers ses agences dont l’UNICEF essaient de trouver des solutions a court terme et des solutions plus pérennes avec les autorités locales avec le DREN et le CISCO.
Conformément aux mesures pré – catastrophes, les Nations Unies, à travers le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a déjà déployé des aides d’urgence, composées d’une grande quantité de riz, bien avant l’arrivée du cyclone Batsirai. Ces aides ont été distribués pour étoffer l’approvisionnement en nourriture dans les sites d’hébergement. Pour sa part, l’UNICEF a remis des kits d’hygiène qui pourront servir à 365 familles.
Après l’évaluation aérienne, l’équipe des Nations Unies sont à pied d’œuvre dans la réalisation d’une évaluation terrestre afin de déterminer de manière exacte l’étendue des dégâts et, par la même occasion, les besoins en matière de réponses. Des vivres sont également en en cours d’acheminement par avion afin de sortir la population de la détresse alimentaire. Au cours d’une visite conjointe sous la houlette du Coordonnateur Résident du système des Nations Unies, Issa SANOGO, la délégation composée du représentant du PAM, le représentant de l’UNICEF, le représentant de la Banque Mondiale, l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, l’Ambassadeur de Norvège et le Ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène a pu constater de visu l’état des dégâts à Mananjary.
Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative
OCHA
Bureau de la coordination des affaires humanitaires