Madagascar fait face à la sécheresse la plus aiguë qui ne l’a jamais touché depuis plus de 40 ans. Les effets dévastateurs de cette sécheresse, combinés aux tempêtes de sable et aux insectes nuisibles ont rendu presque impossible pour les habitants du Sud de Madagascar de cultiver leur propre nourriture depuis au moins trois ans, laissant plus de 1,6 million de personnes dans le besoin d'une aide humanitaire. Monsieur Christian Ntsay, Premier Ministre Chef du Gouvernement et M.Issa Sanogo, Coordonnateur Résident des Nations Unies à Madagascar qui est en même temps Coordonnateur Humanitaire pour Madagascar, ont appelé la communauté internationale à augmenter de toute urgence son soutien aux personnes confrontées à la faim sévère dans la région du Grand Sud, lors de la cérémonie de lancement de l'Appel Éclair révisé par le Gouvernement et les partenaires humanitaires le 18 novembre 2021.
UNE LUEUR D’ESPOIR DANS LE SUD DE MADAGASCAR GRACE A LA SOLIDARITE INTERNATIONALE
L’espoir renaît sur le visage de la population dans le Sud en apprenant qu’elle ne sera pas laissée de côté. Depuis janvier 2021, les habitants vivent dans les besoins à cause du prolongement de la sècheresse dans cette partie Sud, la plus aride de Madagascar.
Suite à l’appel éclair lancé au mois de janvier de cette année2021, une nette amélioration de la condition de vie et de la situation nutritionnelle a été constatée.
« Nous ne pouvons plus subvenir à nos besoins car nous ne pouvons même plus cultiver la terre à cause de la tempête de sable. De plus, les criquets ravagent tout. Nous pensons pouvoir les manger mais à cause des insecticides, c’est prohibé. Mais grâce aux aides que nous avons reçues, nous pouvons affronter cette sècheresse » a déclaré Mme Vola Berthe, une mère de famille vivant à Behara, Amboasary Sud.
Des aides sous forme de vivre, de transfert d’argent, des consultations médicales et des compléments nutritionnels, de renforcement de capacité techniques dans le domaine de l’agriculture, et l’appui à la lutte face à l’avancement des dunes ont été déployés pour atténuer cette crise.
Les organisations humanitaires ont apporté une assistance vitale à près de 880 000 personnes, en complément des efforts du Gouvernement dans le cadre de son Plan national de réponse à la crise dans le Grand Sud.
Cependant, malgré les efforts déployés, le manque de pluie et l’arrivée de la période de soudure qui s’étalera jusqu’en avril menacent la population dans cette zone, et l’impact risque d’être encore plus grave. Il est par conséquent essentiel que la réponse s'intensifie dans les plus brefs délais. Des fonds supplémentaires sont immédiatement nécessaires pour permettre aux organisations humanitaires de fournir de la nourriture, de l'eau, des services de santé et des traitements nutritionnels vitaux à la population.
Les autorités locales ont sollicité l’appui du Gouvernement et des partenaires pour la population et ont demandé à ce que les aides se poursuivent.
L’appel éclair arrive à point nommé avec 154.8 millions USD à combler afin de sauver des vies de 1.3 millions de personnes affectées par cette crise humanitaire en raison de la sécheresse qui sévit dans le Grand Sud dont près de 30 000 sont dans des conditions de famine potentielle.
Devant les impacts exacerbés de la sécheresse causés par le changement climatique et engendrant une situation humanitaire désastreuse, un fort taux de déperdition scolaire a été enregistré dans les 9 communes concernées au niveau des districts dans les régions d’Anosy, Androy et Atsimo Andrefana. Les enfants quittent l’école afin qu'ils puissent participer aux tâches quotidiennes, notamment à la recherche de nourriture et de l'eau. La violence basée sur le genre et la maltraitance des enfants ont augmenté, et les gens quittent les zones rurales pour les zones urbaines à la recherche de nourriture et de services.
« Il est impératif que le monde agisse maintenant pour aider ces familles et le monde ne peut pas détourner son regard. Les habitants de Madagascar ont besoin de notre soutien maintenant et dans le futur. Il faut mettre en avant les financements nécessaires pour à la fois éviter une catastrophe humanitaire aujourd'hui et permettre aux gens de devenir plus résilient demain », a expliqué M. Issa Sanogo, Coordonnateur Résident des Nations Unies à Madagascar.
Concernant cette question de résilience, le Premier Ministre a souligné que « le Gouvernement a identifié des axes stratégiques prioritaires consistant en des interventions humanitaires immédiates et des interventions sur le moyen et long terme ». Il s’agit d’un changement de paradigme et une obligation qui interpelle le leadership du Gouvernement pour aller vers la résilience et le développement du Sud. Une reprogrammation des activités ainsi qu’une meilleure coordination des interventions sur le terrain sont d’après lui nécessaires pour plus d’efficience et d’impacts.