CONSULTATION CONTINENTALE DE LA COALITION MONDIALE SUR LES DROGUES SYNTHÉTIQUES
Dans un contexte mondial marqué par une augmentation de la consommation de drogue,
La consultation continentale de la Coalition mondiale sur la réduction de l'offre de drogues s’est tenue du 22 au 25 octobre 2024. Organisée par l'Union africaine (UA), avec le soutien de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette consultation a eu lieu à Antananarivo, Madagascar, un point de transit majeur pour des substances telles que l'héroïne et la cocaïne. En effet, le pays fait face à une hausse alarmante de la consommation de drogues, illustrée par des saisies significatives de 12 458,716 kilogrammes de cannabis sec, 433 390 grammes d'héroïne et 58 000 grammes de cocaïne en 2023.
L’événement a réuni des décideurs politiques, des représentants des forces de police et des experts de tout le continent pour aborder les défis liés aux drogues synthétiques, sur le thème : « Renforcer les efforts de réduction de l'offre de drogues synthétiques pour lutter contre le trafic de drogues et promouvoir la prévention de la criminalité, la justice pénale et l'État de droit en Afrique. »
Lors de la cérémonie d'ouverture, Mme Ashita Mittal, Représentante régionale de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Est, a partagé des statistiques préoccupantes sur l'usage des drogues. « Selon le Rapport mondial sur les drogues, le nombre de personnes utilisant des drogues a augmenté de 20 % au cours de la dernière décennie, atteignant 292 millions dans le monde », a-t-elle déclaré. Cela est particulièrement inquiétant pour l'Afrique, où seulement 2,8 % des personnes souffrant de troubles liés à l'usage de drogues ont accès à un traitement. Par ailleurs, près de la moitié des pays africains signalent un usage non médical et un trafic de tramadol, un puissant opioïde de synthèse, présentant un fort risque de dépendance
Face à ces défis, l'ONUDC, avec le soutien de l'agence américaine INL (Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs), a lancé sa Stratégie contre les drogues synthétiques en 2021 afin d'aider les États membres à lutter contre ce problème croissant, en visant à répondre aux besoins des populations vulnérables, y compris les jeunes et les femmes. Madame Mittal a invité « les dirigeants, les décideurs politiques, les prestataires de services et les communautés à s’unir et à entreprendre des actions concrètes ». Elle a également mis en avant le rôle fondamental des cryptomonnaies dans les transactions criminelles et la nécessité de renforcer les compétences des forces de l'ordre dans le suivi de ces flux financiers.
Lors de la consultation, des experts de l'ONUDC ont partagé des informations sur la recrudescence du trafic de drogues sur Internet. Madame Marie-Line Billaudaz, Coordinatrice régionale de l'ONUDC pour l'Afrique de l'Est, a proposé plusieurs recommandations pour renforcer la lutte contre le trafic de drogues synthétiques. Elle a souligné l'importance de sensibiliser activement le secteur privé et le secteur financier, de mener systématiquement des enquêtes financières dans les affaires de trafic de drogues, et d'intégrer un enquêteur financier au sein des unités antistupéfiants. Les autorités africaines ont été encouragées à inclure le trafic sur Internet dans leurs stratégies nationales de lutte contre le trafic de drogues, ainsi qu'à utiliser de nouvelles méthodes d’enquête, telles que les opérations d’infiltration en ligne et la détection proactive du trafic de drogues sur les plateformes de réseaux sociaux.
Les États africains se sont engagés à agir concrètement contre la crise des drogues synthétiques, un défi nécessitant une réponse collective et coordonnée. L’ONUDC réaffirme son soutien en ligne avec sa Stratégie 2030 sur les drogues synthétiques, en proposant des programmes ciblés pour renforcer les capacités locales, améliorer l’accès aux traitements et accompagner les États membres dans l’élaboration de réponses adaptées aux spécificités de chaque pays.