SENSIBILISATION À LA CRIMINALITÉ MARITIME : PERSPECTIVES DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ D’ANTSIRANANA
27 septembre 2024
Le 27 septembre 2024, un atelier de sensibilisation à la criminalité maritime a été organisé à l'Université d'Antsiranana
La côte de Madagascar et ses riches ressources marines sont de plus en plus menacées par la pêche illégale, le trafic de drogue et la traite des êtres humains. Ces activités nuisent non seulement à la biodiversité marine, mais compromettent également les moyens de subsistance locaux, posant des défis importants pour le développement national. Pour aborder ces problématiques, des ateliers sur la sécurité maritime ont été organisés à l'Université d'Antsiranana, impliquant des étudiants et alignant les discussions sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, en particulier l'ODD 14 (Vie aquatique) et l'ODD 16 (Paix, justice et institutions efficaces).
Lors de l'atelier, les étudiants ont partagé leurs réflexions sur les défis de la criminalité maritime et les étapes nécessaires pour sécuriser l'avenir maritime de Madagascar. Les discussions ont souligné l'interconnexion entre les activités illégales, l'épuisement des ressources et les impacts socio-économiques, mettant en lumière le rôle essentiel que joueront les jeunes professionnels dans ces efforts.
Une préoccupation majeure soulevée était l'exploitation de la Zone Économique Exclusive (ZEE) de Madagascar par des navires étrangers. Amady Abdillah ANDRIAMIRAVO, étudiant en Master d'Économie Bleue, a souligné le manque de surveillance et d'application des lois, qui permet aux navires étrangers de pêcher illégalement. "Le problème le plus alarmant est la présence de navires étrangers exploitant nos ressources marines sans contrôle. Nous manquons d'équipements et de cadres juridiques pour lutter efficacement contre la piraterie," a-t-il expliqué, liant ses préoccupations à l'ODD 14, qui vise à conserver et à utiliser de manière durable les océans.
ANNA Thereza, étudiante en Économie du Développement, a fait écho à ces préoccupations, se concentrant sur l'impact socio-économique de la criminalité maritime. "Le manque d'équipements de surveillance impacte négativement les populations locales, en particulier par une réduction des revenus et de la consommation," a-t-elle déclaré. ANNA a souligné la nécessité d'une application plus stricte des lois et d'une meilleure collaboration entre les agences nationales, alignant ses opinions avec l'appel de l'ODD 16 en faveur d'institutions solides pour promouvoir la justice.
En réfléchissant au rôle des femmes dans le secteur maritime, RAZAFIMAHAZOSOA Stephie Victoria, étudiante en Économie Bleue, a remarqué : "Les femmes ont un rôle unique dans la sensibilisation à la criminalité maritime." Cependant, elle a souligné que la discrimination sociétale et le défi de concilier travail et famille limitent souvent la participation des femmes dans le secteur, faisant écho à l'ODD 5 (Égalité des sexes).
Les avancées technologiques ont également émergé comme un thème clé, les étudiants plaidant pour un investissement accru dans des outils visant à renforcer la sécurité maritime. Prisca Soanirina, étudiante en Master d'Études Politiques, a souligné le potentiel des technologies modernes pour freiner les activités criminelles en mer : "Avec une surveillance côtière avancée, la Marine malgache pourrait intercepter les trafiquants de drogue avant qu'ils n'entrent dans notre zone maritime," a-t-elle noté, liant ses commentaires à l'accent mis par l'ODD 16 sur la construction d'institutions solides.
Les réflexions des étudiants de l'Université d'Antsiranana reflètent les défis plus larges auxquels le secteur maritime de Madagascar est confronté, y compris l'exploitation des ressources et les lacunes juridiques. Leurs voix soulignent l'urgence d'améliorer l'infrastructure de sécurité, de renforcer les cadres juridiques et de promouvoir la coopération internationale pour protéger l'environnement marin de Madagascar. Alors que le pays s'efforce d'atteindre ses objectifs de développement, notamment ceux énoncés dans les ODD, donner du pouvoir aux jeunes professionnels pour lutter contre la criminalité maritime sera essentiel pour garantir un avenir durable aux communautés côtières de Madagascar et aux océans du monde.