Mise en place d’un Centre Opérationnel d'Urgence du secteur privé de Madagascar (BEOC)
Le secteur privé lance un centre opérationnel d’urgence pour soutenir une gestion collaborative des catastrophes à Madagascar, depuis décembre 2022. Le projet porté par la Plateforme Humanitaire du Secteur Privé fait partie des premiers centres opérationnels gérés par le secteur privé au monde.
Le Centre Opérationnel d'Urgence du secteur privé de Madagascar (Business-led Emergency Operations Centre, BEOC) va permettre de renforcer la capacité des entreprises malagasy à répondre aux catastrophes provoquées par les aléas naturels tels que sécheresse et cyclones, mais aussi à mieux préparer les entreprises locales, et à assurer une collaboration efficace entre le secteur privé, et les partenaires humanitaires, et sous la coordination du Gouvernement.
Le projet, financé avec le soutien de l’initiative Connecting Business, est mis en œuvre par la PSHP en partenariat avec le Bureau National de Gestion des Risques de Catastrophes #BNGRC, la Direction Générale de la Météorologie, le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires #OCHA, le Programme des Nations Unies pour le Développement #PNUD ainsi que les partenaires humanitaires. Les membres de la PSHP (Telma, Viamo et Imperial Brands, en particulier) ont soutenu le projet en fournissant locaux, équipements et logiciels.
Lors du lancement officiel du BEOC à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo ce mercredi, Issa Sanogo, Coordonnateur Résident des Nations Unies à Madagascar, a souligné l’importance de ce projet pour renforcer la capacité nationale à répondre aux catastrophes : « Les crises auxquelles nous sommes confrontés deviennent plus fréquentes, plus sévères et plus complexes. Pour y faire face, aucun acteur ne peut y arriver seul : gouvernement, société civile, organisations internationales et secteur privé doivent travailler main dans la main. »
En 2023, au niveau global, 339 millions de personnes auront besoin d’assistance et de protection, soit 25 % de plus qu’en 2022. Pour cela, les humanitaires auront besoin de 50,5 milliards de dollars, un record historique. Au niveau national, selon le dernier tableau de bord de la réponse humanitaire diffusé en octobre 2022, le nombre de personnes dans le besoin dans les 17 districts considérés est passé de 1,6 millions à 3,2 millions, tandis que le nombre de personnes ciblées par l'assistance humanitaire est passé de 1,3 millions à 1,9 millions.
Le Général Elack Olivier Andriakaja, Directeur Général du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), s’est félicité de l’excellente collaboration entre la PSHP et les acteurs institutionnels tels que le BNGRC ou la DGM. « Ce centre opérationnel va permettre de renforcer la coordination des efforts du secteur privé en appui à ceux des Ministères sectoriels, d’assurer une réponse plus rapide et plus efficace aux besoins des ménages les plus vulnérables, et une collaboration plus étroite avec le BNGRC, ainsi qu’avec les partenaires humanitaires. Au-delà de la réponse, il va permettre de renforcer notre capacité à mieux se préparer aux catastrophes et surtout de déclencher les activités anticipatoires indispensables lorsque les seuils d’alerte identifiés dans les documents opérationnels sont dépassés.».
Le projet s’inscrit dans le plan d’action du Secrétaire général de l’ONU de permettre à tous d’avoir accès à des systèmes d’alerte précoce en cas d’urgence d’ici à 2027. Ce plan s’appuie sur le constat que les habitants de pays dits vulnérables sont 15 fois plus susceptibles de mourir de catastrophes climatiques que les autres. Il rentre également dans le cadre des initiatives du BNGRC de mettre en place un système national d’échange et de remontée d’information (SNERI), s’appuyant sur un réseau de centres opérationnels sectoriels qui vont faire converger leurs informations utiles pour la gestion des risques de catastrophes vers le centre opérationnel principal de ce SNERI qui sera celui du BNGRC.
Isabelle Salabert, la Présidente de la PSHP, a insisté sur la contribution essentielle que peut apporter le secteur privé dans la résilience communautaire. « Les entreprises locales sont souvent en première ligne de la réponse en cas d'urgence, fournissant non seulement des dons financiers, mais également en nature, des services et une expertise essentielle. Alors qu’elles sont aussi souvent parmi les premières touchées par les crises, elles peuvent aussi jouer un rôle essentiel dans le relèvement après une crise, en soutenant l’économie locale, en fournissant des moyens de subsistance aux personnes les plus vulnérables et en préservant la stabilité des communautés.»
Le projet de BEOC fait partie de la stratégie à long terme de la PSHP de s’affirmer comme point focal du monde des affaires malagasy dans la gestion des risques de catastrophes. La PSHP s’est inspirée des bonnes pratiques des autres membres de #CBi, notamment la Philippine Disaster Resilience Foundation (PDRF), qui a développé avec succès un BEOC.