L’eau, une denrée rare et précieuse pour le Grand Sud
Pendant la saison sèche, la rivière de Mandrare est complètement asséchée.
Pendant la saison sèche, la rivière de Mandrare est complètement asséchée. Les habitants dans les communes aux alentours d’Amboasary doivent donc marcher pendant plusieurs heures pour trouver des points d’eau. En arrivant sur les lieux, ils sont obligés de creuser quelques mètres pour avoir l’eau. Les rares pluies qu’ils peuvent avoir au cours de l’année leurs
permettent de se laver et d’arroser leurs récoltes. Mais quand la sècheresse se prolonge, le peu d’eau qu’ils peuvent avoir est destiné directement à la survie c’est-à-dire pour boire et pour la nourriture. Certaines personnes parcourent plusieurs kilomètres en quête d’eau.
Confrontée à la sècheresse depuis plusieurs années, la population du Sud de Madagascar n’a cessé d’émettre des cris d’alarme. En effet, cette partie de la Grande île est sujet à une baisse constante de la pluviométrie qui multiplie les épisodes de sècheresse.
Ces dernières années, la répétition de ces périodes de sécheresse a fait monter les inquiétudes. Autant de bouleversements qui sont en partie imputés aux effets du changement climatique. Pire, les dernières projections des experts laissent penser à une aggravation de ces impacts dans les décennies à venir. Qui dit sècheresse, ramène nécessairement à
la famine ou « Kere » à laquelle la population locale est exposée. Le phénomène s’est intensifié pendant les saisons sèches entre 2016 et 2018 ainsi qu’en 2020-2021� Les rares points d’eau par lesquels les habitants pouvaient s’approvisionner sont à sec. Ils devaient alors parcourir jusqu’à une dizaine voire une
vingtaine de kilomètres pour partir à la recherche de cette denrée rare.
Les gens, alors en détresse, sont contraints d’exploiter toutes les sources d’eau possibles Les communautés utilisent alors les rares sources d’eau disponibles : eau de surface, des puits non protégés, dont les risques d’infection à diverses bactéries sont fortement élevés. Selon l’enquête MICS de 2018, le taux d’accès à un service d’eau basique est de 26% dans la région d’Androy bien inférieur au niveau national qui est de 41%. Ce taux d’accès est nettement inférieur dans la zone côtière de l’Androy du fait de la forte salinité des eaux souterraines.
Pour mettre fin au supplice des habitants, les partenaires de Madagascar à travers l’UNICEF sont à la recherche de solutions durables mais l’absence de pluie reste une difficulté majeure. Le projet de construction d’un pipeline dans le but d’acheminer l’eau en partant de la grande rivière d’Efaho à Taolagnaro et passera par d’autres communes en proie à la sècheresse jusqu’ à Ambovombe est en cours de concrétisation.