Phénomène « Tiomena » : les habitants de Marovato au bord du désespoir
Nous sommes désespérés. Avoir des activités agricoles relève de l’impossible car le Tiomena n’épargne rien sur son passage.
« Nous sommes désespérés. Avoir des activités agricoles relève de l’impossible car le Tiomena n’épargne rien sur son passage. Cela fait trois années successives que ce phénomène nous tombe dessous telle une malédiction divine. Cela risque de nous tuer ainsi que nos enfants. Nous n’attendons plus que la mort », déplore avec désespoir un habitant de Marovato. « Tiomena » est l’appellation locale d’une tempête de sables qui, emportée par le vent, envahissent les villages dans le Sud et recouvrent toutes les surfaces y compris les champs. Par
conséquent, les gens n’obtiennent aucune récolte puisque même les points d’eau sont bouchés. La faible pluviométrie y est pour quelque chose dans la sècheresse qui frappe le Grand Sud mais à ce la s’ajoute le phénomène « Tiomena » ou tempête de sable qui dévaste les cultures. Pieds et points liées face à ce dangereux fléau, la population locale peine à cultiver la terre.
«Nous n’avons rien à manger. Regardez nos enfants, ils n’ont rien à se mettre, pas le moindre vêtement », ajoute une résidente du village. Ne savant plus à quel
saint se vouer, ses habitants considèrent quasiment les envoyés du PNUD comme leur « sauveurs ». Une autre mère de famille de déclarer que : « Nous sommes reconnaissant envers le PNUD sans lequel nous n’aurions pu sortir du Kere. Les champs tout comme le puits a été envahie par les sables ». Pour pallier la situation, le PNUD a mis en œuvre un
projet qui, concrètement, consiste à la fixation des dunes sur une centaine d’hectares. Au cours d’une descente d’une délégation des Nations Unies, il leur a donc été proposé de planter des arbres et de sisal autour de leur village pour empêcher le vent et le Tiomena d’envahir leurs champs. Un projet salvateur A l’instar de ceux de Marovato, les habitants de Maroalopoty et Maroalomainty, dans le district d’Ambovombe, sont aussi confrontés au phénomène « Tiomena ». Ces deux Communes sont bordées sur toutes ses côtes Sud, soit sur près de 2km, par une ligne de dunes vives. Cette bordure progressait pourtant de manière rapide vers l’intérieur que des travaux de fixation s’imposaient. A entendre les témoignages des habitants, les mouvements de sables ont commencé depuis une bonne vingtaine d’années. Auparavant, la dune littorale, haute de 4 à 5m, était fixée par une végétation composée d’herbes et de buisson. Toutefois, cette protection végétale n’a pas duré et s’est dégradé progressivement. Sous l’influence des vents en provenance du Sudest, les sables avancent
de six à huit mètres par an, recouvrant les terrains qui abritaient les activités agricoles et d’élevages des habitants. Mis en œuvre par le PNUD, le projet de fixation de dunes par des plantations de sisal apparait donc comme une solution miracle pour permettre à la population d’envisager de reprendre à nouveau le cours de leurs activités quotidiennes. Le projet
consiste à la plantation de lignes de sisal local, des mozotsy, et cactus rouge suivant la largeur des dunes. La distance entre les sisals est de 0,4 mètres les unes des autres et l’espacement entre les bandes est de 1 m. De telles plantations visent à la fois à réaliser et à renforcer des activités de lutte contre l’érosion éolienne, responsables des mouvements des dunes et ensablements des champs de culture et pâturages.
Des activités qui s’inscrivent dans la concrétisation des ODD 13 portant sur la lutte contre le changement climatique et les ODD 15 en rapport avec la protection de faune et de la flore terrestre.