Communiqué de presse

Le secteur privé s’engage dans la lutte contre la traite des personnes à Madagascar

30 juillet 2019

  • COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT

    Gouvernement de Madagascar

    Organisation internationale des migrations (OIM)

    Ravinala Airports

« Maintenant que je suis de retour à la maison, ma vie peut reprendre », a mentionné une jeune femme malgache. Elle est l’une des nombreuses victimes de traite de personnes assistées par l’OIM, durant ces derniers mois qui ont vu une augmentation du nombre de cas de rapatriements vers Madagascar.



La traite des personnes reste un défi dans ce pays, comme dans beaucoup d’autres. Selon les études disponibles, les femmes malgaches, en particulier, sont vulnérables à l’exploitation sexuelle et au travail forcé dans le pays. Des milliers de femmes sont employées comme travailleuses domestiques dans les pays du Golfe et victimes d’exploitation, ou envoyées en Chine sous prétexte de travail, mais se retrouvent vendues dans le cadre de mariages forcés et réduites à des travaux forcés. Dans les seuls 6 premiers mois de cette année, plus de 200 victimes de traite ont reçu une assistance pour leur rapatriement vers Madagascar, un record.



Aujourd’hui, le Bureau National de Lutte contre la Traite des Êtres Humains (BNLTEH), avec le soutien de l’OIM a organisé un évènement de sensibilisation sur les risques associés à la migration risquée et à la traite des personnes. L’évènement grand-public a été organisé dans le hall du terminal international de l’aéroport d’Ivato.



Les voyageurs, au départ et à l’arrivée, les accompagnants et le personnel des différentes entités aéroportuaires ont bénéficié d’une sensibilisation autour de la traite des personnes à Madagascar. Ils ont également pu faire des échanges avec les équipes de l’OIM, du BNLTEH sur le stand dédié à cette campagne. Une vidéo mettant en avant les risques associés à une migration à risque a également été diffusé lors de cette campagne de sensibilisation. Le numéro +261 34 32 111 22, spécialement dédié à l’assistance aux victimes de migration à risque, a également été mis en place.



Le développement des différents outils de la campagne de sensibilisation ainsi que l’évènement tenu à l’aéroport d’Ivato ont été rendus possibles grâce au soutien de la société Ravinala Airports, concessionnaire des aéroports internationaux d’Antananarivo et de Nosy Be à Madagascar qui a pour mission de les moderniser et de les développer suivant les normes internationales. Ravinala Airports regroupe les actionnaires reconnus dans leur domaine respectif notamment Meridiam, Aéroports de Paris (ADP), Bouygues Bâtiment International (BBI) et Colas.



Dans une déclaration à la presse en marge de l’évènement, Monsieur Daniel Silva y Poveda, Chef de Mission de l’OIM à Madagascar, a souligné que « l’initiative de cette campagne ce jour est une excellente illustration de l’engagement des acteurs du secteur privé dans la lutte contre la traite des

personnes qui n’est pas uniquement l’affaire du gouvernement. Elle est la responsabilité de tout le monde. Nous félicitons Ravinala Airports pour son engagement pionnier en la matière à Madagascar
 ».



Madame Oly Ratrimosoa, Secrétaire Exécutive du BNLTEH, pour sa part a noté que « la communauté entière doit se sentir concerné par ce fléau, afin de l’éradiquer. Madagascar est aujourd’hui positionné dans la catégorie tiers 2 dans cette lutte, et étant le premier pays pionnier de l’alliance 8.7, il ne faut pas ménager ses efforts, surtout dans la répression des auteurs et l’assistance aux victimes, et veiller à déployer tous les moyens nécessaires pour qu’un jour la traite puisse disparaître de son territoire. Ensemble pour un avenir meilleur à nos femmes et nos enfants ».



Nicolas Deviller, Directeur Délégué de Ravinala Airports, pour sa part, a précisé que « Les aéroports sont les premières portes d’entrée et/ou de sortie de Madagascar. Ravinala Airports, gestionnaire de l’aéroport d’Antananarivo et de Nosy Be, ne peut pas lutter seul contre la traite des êtres humains. Il doit collaborer avec l’OIM, le Gouvernement et le BNLTEH pour sauver des vies ». Felana Ratsimbazafy, Directrice Qualité, Hygiène, Santé, Sécurité, Social et Environnement, de Ravinala Airports mentionne que « Financer cette campagne permet de prévenir les migrations à risque et porter assistance aux victimes. Elles ne sont pas seules ».



Madagascar a criminalisé la traite des personnes en 2014 et a adopté un premier plan quadriennal d’Actions de lutte contre la traite des personnes en 2015, visant à renforcer la coordination de la réponse nationale et le développement des partenariats en la matière, à prévenir la traite des personnes, à poursuivre les auteurs, et à protéger les victimes.



L’OIM est l’agence des Nations Unies chef de file sur la traite des personnes à Madagascar. Au niveau global, l’OIM a porté assistance depuis le milieu des années 1990 à près de 100 000 victimes de la traite de par le monde, et accompagne les efforts des Gouvernements, des acteurs de la société civile, du secteur privé, et des partenaires de développement en matière de lutte contre la traite des personnes.

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

OIM
Organisation internationale pour les migrations

Objectifs poursuivis à travers cette initiative